[laboratoire du vide]


Idéologie

 

« Si je dispose d’un conseil d’administration, ou d’une manœuvre boursière, je l’utilise. De même si je n’ai qu’un gourdin. Et quand je frappe, je fais violence pour obtenir ce que je veux. […] Je suis assassin et je suis bon. »

 

Pier Paolo Pasolini, entretien avec Furio Colombo, in Tuttolibri, 1ere année, numéro 2, 8 novembre 1975

 

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Sauf la bureautique des blogs, qui est le dernier bastion générationnel en 2005 dans le magmatique Occident, on peut considérer que le suicide du peuple à travers ses élites constitue la seule panne technologique subie par le genre humain, chose somme toute rassurante pour ceux qui croyaient encore que le bug de l’an 2000 avait modifié l’axe de rotation de la Terre autour du soleil. Chose rassurante aussi, pour ceux qui organisent au quotidien la sécession des milieux intellectuels, exploitant avec force pédagogie l’idée que le bien est étranger au bon sens populaire, et que les élites connaissent mieux notre droit que nous-mêmes. Aujourd’hui, le CipMarSeille, en loyal satellite de la lutte anarchiste, affirme ceci :

 

Notre droit, c’est notre besoin. Le droit de chacun à disposer de soi est la seule idée qui convienne au concept de LIBERTE, devenu répressif et peu à peu remplacé, sous l’égide du même mot, par le bien-être, le confort, la sécurité, la tranquillité.

 

La sécurité, n’en déplaise aux gardiens du temple capitaliste qui sécrètent le savoir ségrégé, la sécurité ce n’est pas de s’apercevoir à chaque fois qu’on rentre chez soi que personne ne nous a suivi. La sécurité, c’est pouvoir se retourner contre son patron sans craindre de perdre son emploi, c’est pouvoir éclairer les consciences sans se sentir traqué.

 

La tranquillité n’est qu’un des résultats de ce consensus lexical des élites qui a pourri le sens des mots et perverti les valeurs dont ils étaient garants. La tranquillité, ce n’est pas être condamné à l’oisiveté médiatico-politique – car le Bigdil ou les Z’amours distillent le même poison que l’UMP ou le PS, le 20 heures c’est le PC, le 13 heures la LCR, BHL c’est Libé, le MRAP c’est Pasqua, André Velter c’est Skyrock, Antoine Hummel c’est France Culture, ardkor.com des nouilles en forme de schtroumpfs.

Le bien-être est l’avatar publicitaire édulcoré de la prétention au bonheur. La pub c’est les anti-pub, les anti-hype c’est des lyriques. Nous n’attendons pas qu’on nous reconnaisse, car toute reconnaissance est publicitaire, mes chers compatriotes, les événements en Irak sont maintenant dans les derniers jours décisifs.
Depuis plus de 10 ans, les Etats-Unis et d'autres pays ont poursuivi des efforts patients et honorables pour désarmer l'Irak sans faire la guerre. Ce régime s'était engagé à révéler et à détruire toutes ses armes de destruction massive, condition nécessaire pour mettre un terme à la guerre du Golfe en 1991.
Depuis 12 ans, le monde est engagé dans le jeu diplomatique. Nous avons fait passer plus d'une douzaine de résolutions au Conseil de sécurité des Nations unies. Nous avons envoyé des centaines d'inspecteurs en désarmement pour contrôler le désarmement de l'Irak.
Notre bonne foi n'a pas été payée de retour. Le régime irakien a utilisé la diplomatie comme un stratagème pour gagner du temps et prendre l'avantage. Il a constamment défié les résolutions du Conseil de sécurité demandant son désarmement complet.
Depuis des années, les inspecteurs en désarmement des Nations unies ont été menacés par les responsables irakiens, espionnés électroniquement et systématiquement trompés. Les efforts pacifiques pour désarmer le régime irakien ont échoué encore et encore parce que nous n'avons pas affaire à un homme honnête.
Les renseignements rassemblés par notre gouvernement et d'autres ne laissent aucun doute sur le fait que le régime irakien continue de posséder et de dissimuler certaines des armes les plus destructrices jamais créées. Ce régime a déjà utilisé des armes de destruction massive contre ses voisins et contre le peuple irakien.
Le régime a mené une politique d'agression irresponsable au Proche-Orient. Il nourrit une haine profonde de l'Amérique et de nos alliés et il a aidé, entraîné et abrité des terroristes, dont des membres d'Al-Qaïda.
Le danger est clair: en utilisant des armes chimiques, biologiques ou, un jour, nucléaires, obtenues avec l'aide de l'Irak, les terroristes pourraient mener à bien leurs ambitions et tuer des milliers ou des centaines de milliers d'innocents dans notre pays ou ailleurs.
Les Etats-Unis et les autres nations n'ont rien fait pour mériter cette menace, mais nous ferons tout pour la mettre en échec. Plutôt que de nous laisser dériver jusqu'à la tragédie, nous allons nous lancer dans une course à la sécurité.
Avant que le jour de l'horreur ne puisse arriver, avant qu'il ne soit trop tard pour agir, nous écarterons ce danger.
Les Etats-Unis d'Amérique ont l'autorité souveraine pour utiliser la force afin de garantir leur propre sécurité nationale. Ce devoir est pour moi un commandement en chef, de par le serment que j'ai prêté, de par le serment que je respecterai.
Reconnaissant la menace qui pèse sur notre pays, le Congrès américain a approuvé à une large majorité l'an dernier l'usage de la force contre l'Irak.
L'Amérique a essayé de travailler avec les Nations unies pour répondre à cette menace parce que nous souhaitions résoudre la crise pacifiquement. Nous croyons en la mission des Nations unies.
L'une des raisons pour lesquelles les Nations unies ont été fondées après la Seconde guerre mondiale était de se confronter activement et à temps aux dictateurs agressifs, avant qu'ils ne puissent s'en prendre à des innocents et détruire la paix.
Dans le cas de l'Irak, le Conseil de sécurité a agi au début des années 90. En vertu des résolutions 678 et 687, toujours en vigueur, les Etats-Unis et leurs alliés sont autorisés à utiliser la force pour débarrasser l'Irak des armes de destruction massive.
Ce n'est pas une question d'autorité, c'est une question de volonté. En septembre, je me suis rendu devant l'Assemblée générale de l'ONU et j'ai engagé les nations du monde à s'unir et à mettre un terme au danger. Le 8 novembre, le Conseil de sécurité a unanimement approuvé la résolution 1441, qui affirmait que l'Irak était en violation patente de ses obligations et qu'il devrait faire face à de sérieuses conséquences s'il ne désarmait pas complètement et immédiatement.
Aujourd'hui, aucun pays ne peut affirmer que l'Irak a désarmé. Et il ne désarmera pas tant que Saddam Hussein sera au pouvoir.
Au cours des derniers quatre mois et demi, les Etats-Unis et leurs alliés ont travaillé au sein du Conseil de sécurité pour que l'Irak réponde à ces demandes depuis longtemps exprimées. Pourtant des membres du Conseil de sécurité ont annoncé qu'ils mettraient leur veto à toute résolution exigeant le désarmement de l'Irak. Ces gouvernements partagent notre appréciation du danger, mais pas notre manière de le résoudre.
De nombreuses nations, cependant, ont la détermination et le courage d'agir contre cette menace à la paix, et une large coalition se rassemble pour parvenir à l'accomplissement des justes demandes de la communauté internationale.
Le Conseil de sécurité des Nations unis n'a pas été à la hauteur de ses responsabilités, donc nous prendrons les nôtres.
Dans les jours récents des gouvernements au Proche-Orient ont apporté leur contribution. Ils ont délivré publiquement et en privé des messages appelant le dictateur à quitter l'Irak pour que le désarmement puisse se faire de manière pacifique.
Il a jusqu'à présent refusé.
Des décennies de cruauté et de mensonges arrivent maintenant à leur fin. Saddam Hussein et ses fils doivent quitter l'Irak dans les 48 heures. Leur refus de le faire aboutira à un conflit militaire qui commencera au moment que nous choisirons.
Pour leur propre sécurité, tous les ressortissants étrangers, dont les journalistes et les inspecteurs, devraient quitter l'Irak immédiatement.
Beaucoup d'Irakiens peuvent m'entendre ce soir dans une retransmission traduite, et j'ai un message pour eux: si nous devons commencer une campagne militaire, elle sera directement dirigée contre les hommes sans foi ni loi qui dirigent votre pays et pas contre vous.
Quand notre coalition aura mis fin à leur pouvoir, nous vous enverrons la nourriture et les médicaments dont vous avez besoin.
Nous mettrons à bas l'appareil terroriste et nous vous aiderons à construire un nouvel Irak prospère et libre.
Dans un Irak libre il n'y aura plus de guerres d'agression contre vos voisins, plus de fabriques de poison, plus d'exécutions de dissidents, plus de chambres de torture ou de viol.
Le tyran sera bientôt parti. Le jour de votre libération est proche. Il est trop tard pour Saddam Hussein pour rester au pouvoir. Il n'est pas trop tard pour les militaires irakiens pour agir avec honneur et protéger votre pays, en permettant l'entrée pacifique des forces de la coalition pour éliminer les armes de destruction massive. Nos forces donneront aux unités militaires irakiennes des instructions claires sur les actions qu'ils peuvent prendre pour éviter d'être attaqués et détruits.
J'en appelle à tous les membres de l'armée et des services secrets irakiens: si la guerre arrive, ne combattez pas pour un régime agonisant qui ne vaut pas votre propre vie.
Et tous les membres du personnel civil et militaire devraient écouter attentivement cet avertissement: en cas de conflit, votre destin dépendra de vos actions. Ne détruisez pas les puits de pétrole, une source de richesse qui appartient au peuple irakien. N'obéissez à aucun ordre d'utilisation des armes de destruction massive, contre qui que ce soit, y compris le peuple irakien. Les crimes de guerre seront poursuivis, les criminels de guerre seront punis et il ne sera pas possible de se défendre en disant: 'Je ne faisais qu'exécuter les ordres'.
Si Saddam Hussein choisit la confrontation, le peuple américain doit savoir que toutes les mesures ont été prises pour éviter la guerre et que toutes les mesures seront prises pour la gagner.
Les Américains comprennent les coûts des conflits parce que nous les avons payés par le passé. Il n'y a aucune certitude dans la guerre si ce n'est la certitude des sacrifices.
Pourtant le seul moyen de rendre la guerre moins longue et moins difficile est d'employer pleinement la puissance de notre armée, et nous y sommes prêts.
Si Saddam Hussein tente de s'accrocher au pouvoir, il sera un ennemi mortel jusqu'à la fin.
Dans une situation désespérée, lui et des groupes terroristes pourraient essayer de perpétrer des attaques terroristes contre le peuple américain et nos alliés. Ces attaques ne sont pas inévitables. Elles sont, cependant, possibles.
Et ce simple fait montre bien pourquoi nous ne pouvons vivre sous la menace du chantage. La menace terroriste qui pèse sur l'Amérique et sur le monde sera diminuée lorsque Saddam Hussein sera désarmé.
Notre gouvernement prête la plus haute attention à ces dangers. Alors même que nous nous préparons à la victoire en Irak, nous prenons des mesures pour protéger notre pays.
Dans les jours récents, les autorités américaines ont expulsé du pays certains individus appartenant aux services de renseignement irakiens.
Entre autres mesures nous avons renforcé le personnel de sécurité dans les aéroports et étoffé les patrouilles de garde-côtes des principaux ports. Le ministère de la Sécurité publique travaille étroitement avec les gouverneurs pour augmenter la sécurité armée sur les installations les plus critiques à travers l'Amérique.
Si nos ennemis frappaient notre pays, ce serait pour tenter de détourner notre attention en créant la panique et d'affaiblir notre moral en suscitant la peur. En cela, ils échoueraient.
Aucun acte de leur part ne peut altérer le cours de la volonté de ce pays ou ébranler sa détermination. Nous sommes un peuple pacifique, pour autant nous ne sommes pas fragiles. Et nous ne serons pas intimidés par les brutes et les assassins. Si nos ennemis osent nous frapper, eux et tous ceux qui les auront aidés en assumeront les terribles conséquences.
Nous agissons maintenant parce que les risques de l'inaction seraient beaucoup plus grands. Dans un an, ou cinq ans, la capacité de l'Irak à nuire à toutes les nations libres serait démultipliée.
Avec ces capacités, Saddam Hussein et ses alliés terroristes pourraient choisir le moment d'engager des conflits mortels une fois qu'ils seraient plus forts. Nous choisissons d'aller à la rencontre de cette menace maintenant qu'elle est naissante, avant qu'elle n'apparaisse soudain dans nos cieux et nos villes.
La cause de la paix nécessite que toutes les nations libres reconnaissent des réalités nouvelles et indéniables.
Au 20e siècle, certains ont choisi l'appaisement vis à vis de dictateurs monstrueux dont on a laissé les menaces dégénérer en génocides ou guerres mondiales.
En ce siècle, quand des hommes maléfiques complotent la terreur chimique, biologique et nucléaire, une politique d'apaisement pourrait mener à des destructions d'une ampleur inconnue sur terre. Les terroristes et les Etats terroristes ne révèlent pas ces menaces à l'avance dans des déclarations officielles.
Et répondre à ces ennemis seulement après qu'ils auraient frappé les premiers ne serait pas de l'auto-défense. Ce serait du suicide. La sécurité du monde nécessite de désarmer l'Irak maintenant.
En faisant appliquer les justes exigences de la communauté internationale, nous honorerons également les engagements les plus profonds de notre pays.
A la différence de Saddam Hussein, nous croyons que le peuple irakien mérite la liberté humaine et en est capable, et, une fois le dictateur parti, ils pourront donner l'exemple à tout le Proche-Orient d'une nation auto-gouvernée énergique et pacifique.
Les Etats-Unis et d'autres pays vont travailler à faire avancer la cause de la liberté et de la paix dans la région. Notre but ne sera pas atteint en une nuit, mais il peut advenir avec le temps. Le pouvoir et l'appel de la liberté humaine sont ressentis en chaque être et en chaque pays, et le plus grand pouvoir de la liberté est de vaincre la haine et la violence, et de convertir les dons créatifs des hommes et des femmes en une poursuite de la paix. C'est l'avenir que nous choisissons.
Les nations libres ont le devoir de défendre leurs peuples en s'unissant contre la violence, et ce soir, comme nous l'avons fait auparavant, l'Amérique et ses alliés acceptent cette responsabilité.
Bonne nuit, et puisse Dieu continuer à bénir l'Amérique.

 

Le confort, enfin, est plus puissant et plus destructeur que l’avidité du pouvoir. Le pouvoir n’est qu’un moyen vers le confort, et dans les sociétés occidentales corrompues par ses élites, c’est ce qui est en train de détruire les dernières poutres de l’édifice humain trop humain de la solidarité, qui n’est pas l’entraide, version encore une fois dénaturée, série B, Technikart pour pauvres, chimio pour déphasés terminaux.

Le CipMarSeille, depuis 2003 et son 2e Tract Parisan, a décidé de ruiner toute entreprise visant l'essort de ces concepts modernes de la déshumanisation.

 

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